Le mucus bronchique


       Comme dit précédemment, l'un des symptômes d'une crise d'asthme est l'importante sécrétion de mucus dans les voies respiratoires. Nous vous proposons de nous intéresser à cette étrange substance. Cependant, avant d'aller plus loin, nous vous précisons qu'il existe différents mucus selon les différentes parties de l'organisme où il est sécrété et produit. Nous n'aborderons bien entendu ici que le mucus bronchique.

     Le mucus bronchique est un élément essentiel du système de défense de l’appareil respiratoire. En effet, c’est lui qui capte les contaminants présents dans l’air que nous inspirons, empêchant ainsi que les pathogènes ou allergènes inhalés entrent en contact avec les tissus cellulaires bronchiques. Même s’il est composé d’eau à 97%, le mucus contient également des ions, des protéines anti-infectieuses comme l’anticorps immunoglobuline A (IgA); et des glycoprotéines qui capturent les micro-organismes, les mucines.

       Pour bien comprendre les sécrétions de mucus, il est nécessaire de détailler une partie des cellules qui composent la muqueuse respiratoire. Les voies aériennes bronchiques sont recouvertes d’une muqueuse respiratoire. Cette muqueuse est constituée d’un épithélium de surface reposant sur une lame basale (membrane) basale et un chorion sous-jacent. 


constituants de la muqueuse respiratoire
Source: Google Images

       Il existe deux types d'épithéliums: d’une part, un épithélium de revêtement localisé à la surface des voies respiratoires, en contact direct avec l’air inspiré et, d’autre part, un épithélium glandulaire situé dans la sous-muqueuse.




L’épithélium de revêtement (ou de surface) est un épithélium de type pseudo-stratifié constitué de quatre types cellulaires : 
  • les cellules caliciformes
  • les cellules ciliées 
  • les cellules basales
  • les cellules intermédiaires. 


L’épithélium glandulaire est lui constitué de trois types cellulaires : 
  • les cellules muqueuses
  • les cellules séreuses
  • les cellules myoépithéliales.
Les cellules muqueuses et séreuses sont regroupées sous l'appellation cellules glandulaires, qui composent les glandes sous muqueuses.


     Dans notre objectif d’étude qui est le mucus bronchique, nous nous intéresserons uniquement aux cellules liées à la sécrétion de ce dernier. Par conséquent, nous ne ferons apparaître dans le schéma que ces cellules, afin de ne pas s'encombrer d'informations inutiles. Les cellules myoépithéliales ne sont pas indiquées mais leur emplacement est précisé dans les lignes qui suivront.

structure d'un épithélium bronchique
Source: Google Images

        
    Pour cela, nous aborderons dans un premier temps les cellules caliciformes de l’épithélium de surface. Elles assurent une partie de la sécrétion du mucus, notamment en produisant des mucines. Ces cellules sont aussi impliquées dans la sécrétion des protéines anti-infectieuses (comme l’immunoglobuline A ou la peroxydase).
Les cellules caliciformes sont les seules cellules de l’épithélium de surface qui sont impliquées dans la production de mucus. 


cellules caliciformes libérant des mucines
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       Cependant, les cellules ciliées ont une importance dans le phénomène d'hypersécrétion de mucus lors de la crise d'asthme. Elles constituent plus de la moitié des cellules de l'épithélium bronchique et assurent une fonction très importante, non pas dans la production de mucus, mais dans la clairance mucociliaire. C'est un mécanisme qui permet d'éliminer par la digestion les molécules trop importantes pour être éliminées par la voie pulmonaire. Pour résumer, les molécules sont prises au piège dans le mucus et les cellules ciliées battent et amènent le mucus jusqu'à la bouche où il est avalé, éliminant les molécules prisonnières par la digestion de celles ci dans l'estomac.
(Pour savoir comment fonctionnent les cils vibratiles, cliquez ici)

Cellules ciliées et cils vibratiles (Source: Google Images)


Observons à présent les cellules de l’épithélium glandulaire :

L’épithélium glandulaire est composé en grande partie de cellules glandulaires : les cellules muqueuses (40%) et les cellules séreuses (60%). Les cellules muqueuses sécrètent des mucines, dont elles sont remplies. Les cellules séreuses sont responsables de la sécrétion de l’eau et des ions, mais aussi de la production de molécules comme par exemple les immunoglobulines A.

 Les cellules myoépithéliales n'entrent pas directement dans la production du mucus. Elles n'ont pas d'activité sécrétrice qui leur est propre mais servent à faciliter l'activité sécrétrice des cellules glandulaires. En effet, ce sont des cellules allongées qui sont en contact avec ce dernières et qui sont contractiles. Leur contraction induit une pression sur les cellules glandulaires, ce qui facilite l'éjection de leur contenu.

       Voici donc comment est produit le mucus bronchique. Nous remarquons que cette activité sécrétrice est  régulée pour qu'il n'y ait pas d'accumulation de mucus dans les voies aériennes. Aussi, cela signifie que lors de la crise d'asthme, ce système sécréteur est atteint d'une manière anormale et génère une hypersécrétion de mucus au niveau de la lumière de la bronche. Cette hyper sécrétion de mucus diminue le diamètre de la lumière de la bronche, ce qui contribue à cette sensation d'étouffement lors de la crise d'asthme. 

      Nous avons vu que lors de la réaction inflammatoire, des leucotriènes sont libérés. Certains d'entre eux, les LTC4 et les LTD4 altèrent le fonctionnement des cils vibratiles de l'épithélium, ce qui entraîne la diminution de la clairance mucociliaire. Ainsi, le mucus n'est plus acheminé et s'accumule dans les bronches, déjà fortement resserrées par la contraction du muscle lisse et l'épaississement de la paroi sous l'effet de l'inflammation, ne laissant presque plus de place pour que l'air circule.

2 commentaires:

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